ABCédaire du parfum

Bienvenue dans notre ABCédaire du parfum, un outil de référence présentant la terminologie technique employée dans le domaine de la parfumerie sur mesure. Ce lexique répertorie et définit les expressions spécialisées intervenant dans le processus de création d’une fragrance personnalisée.
Cette ressource documentaire a pour objectif de clarifier les concepts, procédés et composants fondamentaux utilisés par les professionnels du secteur. Les définitions exposent de manière factuelle et précise les éléments techniques nécessaires à la compréhension du vocabulaire professionnel, facilitant ainsi l’approche des aspects spécialisés de la conception d’un parfum sur mesure.

Absolu : mélange de molécules odorantes obtenu à partir d’une ressource naturelle, principalement par le procédé de macération ou d’enfleurage.


Composé Organique Volatil – COV : substance chimique qui se caractérise par sa capacité à s’évaporer facilement à température ambiante. Leurs caractéristiques principales sont les suivantes :

  • Ce sont des composés contenant du carbone (d’où le terme « organique »),
  • Ils ont une pression de vapeur élevée à température ambiante,
  • Ils passent facilement de l’état liquide à l’état gazeux,
  • Leur point d’ébullition est généralement bas.

Eau de Cologne : concentration de COV de 4 à 6 %. Très légère, elle se compose principalement de note hespéridée et aromatique. L’eau de Cologne est née en Allemagne en 1792.


Eau de parfum : concentration 8-20 %. Les notes de coeur son celles qui sont mises en valeur.


Eau de toilette : concentration 3-10 %. Les notes de tête sont les plus présentes dans cette concentration. Il s’agit d’une composition plus fraîche, plus aérienne, plus légère.


Enfleurage : technique ancestrale d’extraction utilisée en parfumerie pour capturer les essences volatiles des fleurs, notamment celles qui ne peuvent pas supporter d’autres méthodes d’extraction. C’est le cas pour le jasmin. Cette technique repose sur la capacité des corps gras à absorber naturellement les odeurs. A l’issue de ce processus, nous obtenons un absolu.
Il existe deux types principaux d’enfleurage :

  • Enfleurage à froid : les fleurs fraîchement cueillies sont disposées sur des châssis recouverts d’une fine couche de graisse animale ou végétale. Les fleurs sont régulièrement remplacées jusqu’à ce que la graisse soit saturée de parfum, un processus extrêmement long (conf photo).
  • Enfleurage à chaud (ou macération) : technique traditionnelle d’extraction utilisée pour obtenir des composés solubles à partir d’une matière solide. Cette méthode consiste à immerger la matière première dans un solvant à température ambiante pendant une période prolongée, allant de quelques heures à plusieurs semaines. Ce processus peut être répété avec différents solvants.

Lors de l’enfleurage, d’autres molécules, comme des molécules colorées, sont entraînées. C’est pour cette raison que les absolues sont généralement plus foncées que les huiles essentielles, mais aussi parce que des molécules odorantes plus lourdes ne sont pas entraînées lors d’une hydrodistillation. L’odeur obtenue est ainsi plus intense et les notes de fond sont plus marquées. Vous pouvez comparer les extraits de rose obtenus à partir d’huiles essentielles et d’absolus.


L’extraction par CO₂ supercritique : technique d’extraction particulièrement écologique qui se distingue par son impact environnemental minimal. Cette méthode fonctionne en circuit fermé, évitant ainsi l’émission de gaz à effet de serre ou de substances toxiques. Bien que très respectueuse de l’environnement, elle implique des coûts élevés. Le CO₂ est privilégié pour sa capacité à atteindre un état supercritique, qualité essentielle pour traiter les matières premières délicates utilisées en parfumerie, comme les pétales, qui seraient endommagées par les températures élevées de l’hydrodistillation. Étant non toxique et chimiquement inerte, le CO₂ constitue un solvant idéal pour les matières sensibles.
Ce procédé d’extraction repose sur l’utilisation du dioxyde de carbone dans un état supercritique comme agent d’extraction. Le CO₂ atteint cet état particulier – intermédiaire entre gaz et liquide – lorsqu’il est exposé à des conditions spécifiques dépassant ses points critiques (31°C et 74 bar). Dans cet état, il combine les avantages d’un gaz (faible viscosité) et d’un liquide (forte capacité de dissolution). Pour extraire les composés organiques volatils d’une matrice, le CO₂ est maintenu à l’état supercritique. Une fois l’extraction terminée, le CO₂ est transformé en gaz, permettant de récupérer le produit pur, sans résidus de solvant. Le CO₂ est ensuite recyclé pour des extractions ultérieures, garantissant ainsi un processus respectueux de l’environnement.


Filtration : le parfum est filtré afin d’éliminer les impuretés solidifiées, ce qui permet d’obtenir un jus clair et translucide.


Gas Chromatography – GC : la chromatographie en phase gazeuse est une technique analytique utilisée pour séparer, identifier et quantifier les composants d’un mélange, principalement ceux qui sont volatils. Cette méthode repose sur l’interaction entre une phase mobile gazeuse et une phase stationnaire solide ou liquide fixée à l’intérieur d’une colonne capillaire. Dans le processus GC, l’échantillon est vaporisé puis injecté dans la colonne chromatographique. Les composants du mélange interagissent différemment avec la phase stationnaire en fonction de leur point d’ébullition et de leur affinité chimique, ce qui permet leur séparation.
Un ou plusieurs détecteurs reliés à un ordinateur sont utilisés pour identifier et quantifier chaque molécule, fournissant ainsi un profil détaillé des composants présents dans le mélange. Toutefois, pour les COV, un module d’analyse olfactif peut être ajouté. Les molécules séparées sont ensuite envoyées dans un tuyau où un spécialiste de l’olfaction peut les sentir et ainsi déterminer leurs propriétés olfactives (odeur, intensité, propriété trigeminale).
La GC est largement utilisée en parfumerie pour l’analyse des composés volatils, le contrôle qualité et la création de nouvelles fragrances.


Glaçage : technique qui consiste à refroidir le mélange parfumé à une température inférieure à 5°C, voire autour de 0°C, afin de précipiter et de solidifier les impuretés, telles que les cires et les résines, qui pourraient troubler l’apparence du parfum. Cette étape est essentielle pour garantir la qualité visuelle et olfactive du parfum final.


Head space (ou « espace de tête » en français) : technique utilisée en parfumerie et en chimie analytique pour capturer et analyser les molécules odorantes présentes dans l’air environnant d’un objet, d’une fleur, ou d’un environnement. Cette méthode permet de capturer des odeurs naturelles qui ne peuvent être extraites par des méthodes traditionnelles, comme les huiles essentielles.
L’objet est placé sous une cloche en verre dans laquelle circule un gaz neutre. Les molécules odorantes se diffusent alors dans l’air et sont capturées par une tige très fine, comme le charbon activé ou des polymères, qui servent d’absorbant. Elles sont ensuite analysées par GC, ce qui permet au parfumeur de reconstituer pour créer un accord parfumé similaire à l’odeur originale.


Huiles essentielles : il s’agit d’un mélange de molécules odorantes obtenues à partir d’une ressource naturelle, principalement par le procédé d’hydrodistillation.


Hydrodistillation ou HE : procédé utilisé pour une grande partie des plantes (par exemple, la rose). Il s’agit d’un procédé qui consiste à chauffer un mélange d’eau et de la matière première à extraire jusqu’à ébullition. La vapeur d’eau formée entraîne alors avec elle les composés volatils et la future huile essentielle contenue dans la matière première. Cette vapeur passe dans un refroidisseur, ce qui provoque la condensation de la vapeur en liquide. Ce liquide contient à la fois l’eau et l’huile essentielle, qui ont tendance à se séparer naturellement en raison de leur manque de miscibilité. Les huiles essentielles, moins denses que l’eau, flottent à la surface, tandis que l’eau, appelée hydrolat, reste en dessous.
L’HE est une extraction par vapeur d’eau. La vapeur d’eau entraîne des molécules chimiques plus légères. Ces molécules sont plus volatiles, ce qui confère une odeur plus subtile que lors d’une extraction par enfleurage. Vous pouvez comparer les extraits de rose obtenus à partir d’huiles essentielles et d’absolues.


Macération d’un parfum : après la formulation d’un parfum, il faut laisser le temps aux ingrédients d’interagir entre eux et de laisser le parfum se former. Il faut environ deux mois pour que les interactions se produisent. Ce processus est appelé « macération ».


Molécule isolée : il s’agit d’une molécule seule, et non d’un mélange de plusieurs molécules comme pour les huiles essentielles ou les absolues. Elle est obtenue par extraction dans une plante, comme la vanilline naturelle. Soit par synthèse dans un laboratoire. Elles peuvent également ne pas exister à l’état naturel et être créées par l’Homme, comme l’éthyl-maltol ou certains muscs.


Nerf trigéminal ou nerf trijumeau : nerf fondamental pour percevoir les sensations du visage, comme le touché, la douleur, ainsi que la température. Il est situé dans les muqueuses de la bouche, du nez et de la cornée. Il permet, notamment, de ressentir la fraîcheur de la menthe ou la brûlure du piment. On dit qu’une odeur a des propriétés trigéminales lorsqu’elle stimule ce nerf.


Orgue à parfums : meuble professionnel dans lequel les parfumeurs rangent et organisent les flacons contenant les matières premières nécessaires à la création de parfums. Ce meuble, souvent en demi-cercle, permet au parfumeur de disposer ses essences végétales, animales ou synthétiques de manière pratique pour la composition de parfums.
L’utilisation de l’orgue à parfums s’apparente au vocabulaire musical : des « notes » et des « accords » sont combinés pour créer une harmonie olfactive. Les notes de tête, de cœur et de fond sont les éléments clés de cette pyramide olfactive.


Parfum : concentration de 15 à 30 %. Les notes de fond sont bien plus présentes pour ce type de concentration. La composition est donc plus lourde, moins aérienne.


Pyramide olfactive : concept clé en parfumerie qui décrit la structure et l’évolution d’un parfum à travers trois niveaux distincts : les notes de tête, de cœur et de fond. Ces niveaux correspondent à la volatilité et à la persistance des différentes senteurs.

  • Notes de tête : ce sont les premières senteurs perçues après l’application du parfum. Légères, fraîches et volatiles, elles s’évaporent rapidement (environ 15 à 30 minutes). Exemples : agrumes, herbes aromatiques…
  • Notes de cœur : elles constituent l’essence même du parfum. Ces notes apparaissent après quelques minutes et durent plusieurs heures (4 à 6 heures). Exemples : fleurs, fruits…
  • Notes de fond : ce sont les senteurs les plus persistantes et profondes, qui forment la base du parfum. Leur évaporation est lente et peut durer plusieurs jours. Exemples : épices, bois…

La pyramide olfactive permet au parfumeur de structurer une fragrance pour qu’elle évolue harmonieusement dans le temps. Elle guide l’équilibre entre la fraîcheur initiale, le caractère durable et la profondeur persistante.


Sillage : trace olfactive qu’un parfum laisse derrière lui.


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